Les danseurs de la Compagnie Hervé Koubi passent beaucoup de temps à l’envers. Lorsqu’ils sont à l’envers, ils tournent sur un ou deux bras ou sur la tête, tandis que leurs jambes tournent en spirale. Lorsqu’ils se redressent, ils s’élèvent dans les airs comme sur un tremplin, se mettent en boule et tournent rapidement en arc de cercle. Ils se lancent les uns les autres encore plus haut.

Tout cela est fascinant. Mais la grande réussite esthétique de cette compagnie française est de faire en sorte que ces acrobaties extraordinaires et ces puissants mouvements de hip-hop aient parfois l’air d’un piéton, presque d’une marche. Ce qui pourrait être des pas voyants pour d’autres danseurs est intégré dans une vision poétique, une autre façon d’être. Les danseurs tombent aussi lentement, comme dans la capoeira, faisant preuve d’un contrôle souple plutôt que d’impulsion et d’audace. Certains mouvements de tête se font en arrière-plan, de côté, comme s’il n’y avait rien de spécial.

Cette intégration de l’extravagant est une source de beauté et de défi esthétique dans Sol Invictus de Cuba, qui a fait ses débuts à New York au Joyce Theatre mardi, avec le soutien de Van Cleef & Arpels Dance Reflections. Lorsque la pyrotechnie corporelle fait partie du vocabulaire de base, comment un chorégraphe peut-il s’affûter ?

Comme toutes les pièces que la compagnie a présentées à New York, il s’agit d’une pièce d’ensemble. Pendant 75 minutes, les 18 danseurs ne quittent pas la scène. Ils dérivent surtout à travers elle, glissant sur le sol en groupes toujours différents, dérivant parfois d’un côté ou de l’autre de la scène, comme le sable qui souffle dans les dunes.

L’inclusion des femmes tend à diminuer la signification du rite masculin. La forme chorégraphique reste la même : dériver, fouetter. Presque tous les moments de solo sont abandonnés pour que d’autres corps puissent être ajoutés, mais il y a très peu d’unisson, à l’exception de quelques éclairs de la communauté de la danse folklorique. Les mouvements reviennent, mais pas les phrases. L’œuvre commence par une course en cercle, puis continue à courir en cercle à différentes vitesses. À plusieurs reprises, on a l’impression que quelque chose est en train de se créer – en accélérant, en gagnant en intensité, les danseurs s’encourageant bruyamment les uns les autres – mais cela n’atteint jamais un point d’ébullition. Il se dissipe, se dissout.

La musique contribue à cet effet. La partition dépouillée de Mikael Karlsson est parfois envahie par l’électronique de Maxim Bodson, des fragments de Beethoven (une procession funèbre de la Septième Symphonie) et un peu de Steve Reich, mais ils s’estompent comme des signaux radio. La digression fait clairement partie de la conception, voire de la vision de l’œuvre sur les hauts et les bas de la vie, mais elle peut aussi être le résultat d’une intégration. Comment surpasser quelque chose qui impressionne toujours?

L’inclusion des femmes tend à diminuer la signification du rite masculin. La forme chorégraphique reste la même : dériver, fouetter. Presque tous les moments de solo sont abandonnés pour que d’autres corps puissent être ajoutés, mais il y a très peu d’unisson, à l’exception de quelques éclairs de la communauté de la danse folklorique. Les mouvements reviennent, mais pas les phrases. L’œuvre commence par une course en cercle, puis continue à courir en cercle à différentes vitesses. À plusieurs reprises, on a l’impression que quelque chose est en train de se créer – en accélérant, en gagnant en intensité, les danseurs s’encourageant bruyamment les uns les autres – mais cela n’atteint jamais un point d’ébullition. Il se dissipe, se dissout.

La musique contribue à cet effet. La partition dépouillée de Mikael Karlsson est parfois envahie par l’électronique de Maxim Bodson, des fragments de Beethoven (une procession funèbre de la Septième Symphonie) et un peu de Steve Reich, mais ils s’estompent comme des signaux radio. La digression fait clairement partie de la conception, voire de la vision de l’œuvre sur les hauts et les bas de la vie, mais elle peut aussi être le résultat d’une intégration. Comment surpasser quelque chose qui impressionne toujours?